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Chapitre III

 

La période Romaine

 

 

Toujours en remontant les siècles, nous sommes désormais en pleine histoire Romaine avec, au quatrième siècle, Marcus Antonius I Rufus. Celui-ci faisait partie de la Gens Cornelia. Notons en passant que la notion de « gens » n'est plus en usage à Byzance. Seul subsistera le patronyme Rufus.

 

Que savons-nous de la Gens Cornelia?

« Cornelia, maison patricienne de l'ancienne Rome dont les quatre branches principales étaient celles des Lentulus, des Maluginensis, des Rufinus et des Scipio. Il y avait d'autres branches mais qui peut être appartenaient à la famille plébéienne du même nom. Aucune famille romaine n'a fourni plus de grands hommes que la Gens Cornelia » (Encyclopédie Larousse.)

 

Raison 7 de l’origine Byzantino-Romaine des Ruffo : Nous trouvons dès le Moyen-âge divers écrivains qui attestent que les Ruffo de Calabre se rattachent à cette antique maison.

 

L'évêque de Syracuse, Frère Simon de Léontine, dans son « Histoire de la Sicile » rédigée au XIIIe siècle dit ceci: La très noble et très ancienne famille Ruffo vécut avec éclat au temps de la République romaine, et elle existe encore de mon temps très puissante ».

 

Jean Ritonius (1484) dans sa thèse sur les Familles nobles d'Italie cite: « La Famille Ruffo est la plus ancienne et la plus grande parmi les anciennes et les très grandes familles, à cause de son antiquité ».

 

Tristan Caracciolo (1480) dans ses opuscules historiques dit que: « la grandeur et l'antiquité des Ruffo précéda celle des rois ».

Holconio Rufo à Pompéi >

 

Raison 8 de l’origine Byzantino-Romaine
des Ruffo :
L'avis des historiens et des généalogistes au sujet des origines romaines de la Famille Ruffo ne concorde pas toujours. Ceci est dû à l'antiquité de cette maison et à l'impossibilité de produire preuves et documents.


Temple d’Isis en 1779 située à côté des Villa Rufo

 

Cependant, le dictionnaire héraldique de 1879, mentionne « qu'il n'existe pas de famille pouvant prouver par des documents leur descendance du patriciat de la Rome antique. Mais si quelques-unes de celles-ci peuvent avec quelque fondement de vérité, aspirer à des origines aussi illustres, parmi celles-ci se trouve certainement et en première ligne, la grande Maison des Ruffo que nous voyons déjà au Xe et au XIe siècle, très puissante et quasi souveraine en Calabre. Telle est l'opinion d'une grande partie des historiens et des généalogistes ».

 

Notre avis: la certitude nous ne l'aurons sans doute jamais mais on peut néanmoins reconnaître que l'histoire ne conteste pas cette optique. Notre intention n'est pas de commenter l'histoire des Rufus de la Gens Cornelia. Nous nous bornons à citer simplement que l'on connaît parmi eux un bon nombre de consuls, des gouverneurs (Lombardie, Sicile), des généraux (voir au musée de Naples la statue d'Holconio Rufo (On lui doit la restauration de deux théâtres de Pompéi) découverte où se trouvent également plusieurs villas Rufo et le buste de Cornelio Rufo). Ces Villas sont bien situées, proches des termes, de la palestre, du théâtre. La coutume était que les établissements publics soient construits par des notables de la ville. On a découvert à Herculanum un théâtre aux seize gradins orné de nombreuses statues. Une inscription indique que Lucius AM Rufus l’a offert à la ville.

Sur quatre prénoms Ruffo Byzantins, deux portent le prénom de Lucius, au IVe et Ve siècle ; ce personnage-ci serait-il un maillon qui relie les Rufo Romains aux Rufo Byzantins.

 
< Buste Cornelius Rufus à Pompéi
 

Les murs de Pompéi sont couverts d’innombrables graffitis. L’un de ceux-ci nous touche : « Marcus aime Spendusa et Rufus Cornelia Helena, maintenant je m’en vais, je suis pressé ! » C’est celui d’un prétendant cherchant à attirer l’attention de sa belle : une Rufus. Ailleurs une caricature représente un homme chauve couronné de laurier, un nom, « Rufus ».  Et puis la catastrophe survint… !

Un des membres de cette famille nous intéresse particulièrement: le sénateur Pudens. Le sénateur Pudens est-il un Rufus ? Il est fort question dans la primitive église romaine de cette personnalité qui faisait partie de la gens Cornelia. Saint Paul en parle, saint Pierre le baptisa mais... était-il un Rufus?

En 1861, le Marquis Edmond Ruffo de Bonneval, frère d'une des cinq fondatrices du monastère des Bénédictines de Solesmes (France) et fondateur lui-même d'une œuvre ouvrière catholique à Marseille, rencontre à Rome le Cardinal Pitra, bénédictin de Solesmes, chargé de la direction de la bibliothèque vaticane. Celui-ci confirme, après des recherches dans les archives du Vatican, que Pudens est bien un Rufus de la gens Cornelia.


Villa de Cornelio Rufo

 

Un petit texte de l'encyclopédie Larousse du XIXe siècle nous éclaire également sur cette question : Claudia Rufina, femme auteur née en Grande Bretagne, qui écrivait à Rome vers la fin du premier siècle de notre ère. Elle épousa Aulus Rufus Pudens, se rendit célèbre par son esprit et son savoir et composa des ouvrages qui ne nous sont point parvenus ».

 

Pudens est donc bien un Rufus. De plus, ces lignes décrivent Claudia comme étant une personnalité de premier plan. Ce que nous avons pu découvrir au cours de nos recherches dépassait ce que nous attendions.

Ce prénom Aulus s'inscrit bien dans la lignée connue des Rufus. Au premier siècle avant J. C, on trouve: Aulus Pompeius Rufus, père de Pompeia Rufa; Aulus Rufus, Gouverneur de Sicile, etc…

Comment se fait-il que des personnalités de la haute noblesse romaine se soient converties au christianisme dès les premières années de son expansion?
Il faut noter que la religion officielle ne faisait plus recette, excepté dans les classes populaires. Le scepticisme avait gagné les dirigeants et les gens cultivés. Tout en respectant les rites dans les pratiques officielles, les élites se tournent vers la philosophie hellénique mais surtout vers les cultes orientaux qui s'organisent en mystères, où il y avait des éléments estimables mêlés à de la dépravation.

Un terrain préparé, une immense attente, une chance pour l'Evangile. Mais entre le pouvoir de droit divin des empereurs et le christianisme, il n'y avait aucun terrain d'entente possible. La conclusion logique était l'opposition. Pendant plus de deux cent cinquante ans de cruelles persécutions se succéderont avec de rares périodes d'accalmie.

Humainement parlant rien ne pouvait pousser Pudens et Claudia à devenir chrétiens. Au contraire, ils avaient tout à y perdre. Mais un appel spécial de Dieu les lance dans cette aventure spirituelle. Ils y étaient préparés par une grande noblesse d'âme, louée par le poète Martial.

 

Le Cardinal Wiseman, sur base d'une sérieuse documentation, écrit au siècle dernier dans son roman : « Fabiola ». « La rue patricienne s'appelait encore Vicus Corneliorum parce qu'en cet endroit s'élevait le palais de l'illustre Famille de ce nom. Le centurion converti par saint Pierre appartenait à cette Famille. Peut être même est-ce grâce à lui que l'apôtre en connut le chef Cornelius Pudens. Ce sénateur épousa Claudia, noble dame anglaise, et il est curieux d'observer que le poète Martial, ordinairement si peu chaste, rivalise avec les auteurs les plus purs en chantant l'épithalame de ces vertueux personnages. Saint Pierre demeurait dans leur palais; l'apôtre saint Paul en parle dans ses lettres comme de ses amis intimes. Après la mort de Pudens, le palais devint la propriété de ses enfants. Deux fils et deux filles. Ces dernières ont donné leurs noms aux deux plus illustres églises de Rome, sainte Praxède et sainte Pudentienne. A. Butler appelle la deuxième la plus ancienne église du monde, ce qui indique à la fois le vicus Patricius et la maison de Pudens. Les bains de Timothée faisaient partie du palais; de là ces noms de bains Novatiens ou Timothéens selon qu'ils furent possédés par l'un ou l'autre des deux frères ».

Les Actes des Apôtres dont il faut lire en entier le Chapitre X, raconte le baptême du centurion Cornelius. Il faisait partie de la cohorte appelée Italique, dont le recrutement était en principe italien. Sa maison; famille et serviteurs, partage sa foi en Dieu. Il comblait de largesses le peuple juif et invoquait Dieu en tout temps. Lui et les siens font partie des ces « craignant Dieu » qui désignent les païens convertis au Judaïsme, les « gentils ».

Le récit des Actes a pour centre les premiers baptêmes de païens acceptés par Pierre, puis approuvés par l'Eglise de Jérusalem. Ils sont présentés comme dus à l'initiative divine car Cornelius et sa maison reçoivent l'Esprit Saint et ses charismes avant même d'avoir été baptisés. « Une tradition ancienne rapporte que saint Cornelius bâtit une église à Césarée et devint évêque de Skamandios » (Encyclopédie Larousse).

Ce centurion de la gens Cornelia qui n'est pas nécessairement un Rufus, peut avoir eu des contacts avec Pudens à Rome, ce qui expliquerait que celui-ci ouvre son palais à la prédication de Pierre. Il sera baptisé avec les siens dans l'impluvium de sa propre demeure, dès l'arrivée de l'apôtre. Etaient-ils eux aussi des affiliés à la synagogue, première étape vers le christianisme? Cependant l'hypothèse la plus plausible paraît être celle que nous verrons plus loin avec Aquila et Priscilla.

 

Au début, la parole évangélique avait surtout atteint la plèbe. Des gagne petits, des foulons, des cordonniers dont les noms gauchement gravés sur les tombes des catacombes révèlent la condition inférieure. Mais les classes riches, les élites avaient suivi. Le témoignage héroïque donné par un Glabrio, une Flavia Domitille sous Domitien montre assez que l'aristocratie était sérieusement gagnée. Au second siècle il y a parmi les chrétiens des sénateurs comme Apollonius, des hauts magistrats comme Liberalis, des intellectuels comme Justin. Tertullien dit que les païens s'irritent de voir parmi les fidèles du Christ des gens de tout rang.

Mais, lorsqu’au 1er siècle, Pudens devient chrétien, il entre en pionnier dans une église que son orgueil d'aristocrate n'aurait jamais voulu fréquenter. Esclaves, étrangers, affranchis, artisans, commerçants, tous gens méprisés par les romains nantis, seront reçus chez lui.

 

Un article de La Libre Belgique paru en 1985 explique:

« Des fouilles récentes à l'occasion des travaux de restauration de l'ancienne église Sainte Pudenziana ont permis de découvrir à une profondeur de dix mètres sous le niveau de cette église les restes d'un édifice de l'époque de Néron ainsi que ses pavements décorés de superbes mosaïques. II s'agit de mosaïques rares dites « litostraton » formées de pièces de marbre de différentes couleurs assemblées avec un surprenant effet artistique. Ces pavements en couvrent d'autres du même type mais plus anciens, de l'époque républicaine. L'exécution très soignée de ces pavements ainsi que la structure de l'édifice laissent supposer aux experts (Surintendance aux Antiquités du Latium) qu'il existait à cet endroit un ensemble urbain important, aux remarquables décors, habité par un patricien romain. L'édifice dont on a mis à jour les restes serait la maison du sénateur Pudens qui, converti à la religion chrétienne, fut baptisé par le prince des apôtres. Ce serait donc dans cette maison patricienne que saint Pierre habita et rassembla les premiers chrétiens. Cette importante découverte archéologique fournit des éléments intéressants pour l'histoire des premières années de l'Eglise romaine ».

 

L'apôtre Paul écrit son Epître aux Romains en l'an 57. Au chapitre 16, il salue d'une façon personnelle et délicate les membres de la jeune église. Vingt-six noms. Signalons l'extrême diversité d'origine et de condition sociale qui se dégage de cette liste : cinq sont d'origine grecque, deux romaines (Julie, Rufus), six juives, onze sont esclaves ou affranchis. On a une image de la diversité de l'Eglise rassemblée par une même foi en Jésus Christ. Paul en connaît personnellement quelques-uns dont Prisca ou Ste Priscilla et Aquila. D'autres par ouï-dire. Il a un mot aimable pour nombre d'entre eux et écrit : « Saluez Rufus, l'élu dans le Seigneur, et sa mère qui est aussi la mienne ».

Les exégètes ignorant que Pudens et Rufus pouvaient être une seule personne, ont parfois pensé qu'il s'agissait d'un fils de Simon de Cyrène (Marc, 15 v.21 ). Peut-être... mais que Paul eut négligé de saluer celui dont la conversion avait un si grand retentissement paraît impossible... Le côté exceptionnel de la conversion de ce membre de la puissante gens Cornelia justifie le terme « L'élu dans le Seigneur ». Et lorsque Paul ajoute « et sa mère qui est aussi la mienne », il ne parle pas de sa mère selon la chair mais bien de celle qui l'est pour les frères de Paul, c.à.d. les chrétiens pauvres de Rome.

 

On découvre ainsi toute une famille : les enfants, les parents et la grand-mère qui se mettent au service de la communauté. Il s'agit de la famille d'un sénateur très riche, portant la toge blanche aux bandes pourpres. Son épouse est une femme de lettres célèbre pour son esprit et son savoir. Ils reçoivent comme des frères les membres d'une église considérée surtout après l'incendie de Rome comme une secte abjecte. On mesure ainsi tout ce qu'il a fallu d'audace et d'humilité à ce couple qu'on peut qualifier d'héroïque. Une première captivité à Rome permet à Paul de recevoir, dans une maison qu'il loue, toute la communauté romaine. Ce sera pour Pudens et sa famille l'occasion de nouer avec lui des liens très chaleureux. Lors de la seconde captivité de l'apôtre dans des conditions très dures cette fois, la prison Mamertine, Paul écrit à son disciple Timothée: « La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a assisté. Tous m'ont abandonné. Qu'il ne leur en soit pas tenu rigueur ». Puis: « Tu as le salut d'Eubule, de Pudens, de Lin, de Claudia et de tous les frères » (IIème Epître à Timothée, chapitre IV v. 21). Ces quatre membres de l'Eglise Romaine lui ont apporté le réconfort de leur visite. Il s'agit du futur pape saint Lin, accompagné de l'influent sénateur Pudens, de son épouse Claudia et d'un chrétien non identifié Eubule.

L'apôtre Pierre avait fui la ville de Rome mais y était revenu en cachette, après le Quo Vadis. C'est donc Lin et ses compagnons qui viennent donner au prisonnier toutes les nouvelles terribles ou réconfortantes.

 

Il y avait eu l'incendie de Rome le 13 juillet 64 . Des quatorze quartiers de la ville, quatre étaient indemnes, quatre consumés jusqu'au sol, et des sept autres il ne subsistait que des groupes de maisons calcinées. Le palais de Pudens avait été lui aussi la proie des flammes puisque les fouilles ont révélé qu'il fut reconstruit à l'époque de Néron. Les pavements que foula Pierre étaient donc ceux de l'époque républicaine : des losanges de pierre couleur ivoire encadrés de listels de marbre noir.

En provoquant l'incendie, effrayé par les rumeurs qui l'accusaient, Néron rejeta la faute sur les chrétiens, coupables de faire partie d'une « secte mystérieuse ». Depuis cette catastrophe, les réunions des chrétiens apeurés se faisaient hors de la ville, dans la semi-clandestinité des catacombes, lieux de culte et cimetières chrétiens. Elles étaient situées dans des propriétés que des membres de la communauté mirent à la disposition de l'Eglise. Ces innombrables galeries creusées sous la campagne romaine formaient un lacis atteignant un millier de kilomètres!

Catacombes >

 

Monseigneur Holzner, dans son ouvrage sur saint Paul, nous donne des détails forts intéressants.

 « L'archéologue Rossi croit pouvoir conclure que la maison d'Aquila et Priscilla se trouvait sur l'Aventin où s'élève l'ancienne basilique sainte Priscille. Cette maison était située sur un terrain appartenant aux Cornélii ainsi que nous le prouve une inscription qui y fut découverte et portait le nom de Pudens Cornelianus. »

 

Il se peut que les catacombes de Priscille dans lesquelles, aux côtés des filles du sénateur Pudens, Pudentienne et Praxède, on enterra les époux Priscilla et Aquila, aient été primitivement le lieu de sépulture commun aux deux familles alliées, les Cornéliens et les Aciliens ».

On peut donc admettre que certains membres de la gens Cornelia avaient embrassé très tôt le Christianisme, et que Priscilla appartenait à une de ces deux familles soit comme parente, soit comme affranchie. (Holzner, saint Paul p. 488-489). Aquila était juif. Priscilla son épouse était de condition plus élevée ou bien une affranchie des Cornelii. Tous deux étaient tisseurs de tentes. Ils habitaient Rome et avaient dû s'exiler à Corinthe à cause d'une émeute perpétrée par la synagogue contre les disciples de « Chrestos ». Ce sont des chrétiens convaincus que découvre Paul. Il travaille dans leur atelier et ils deviendront ses plus chers collaborateurs. Après un séjour à Ephèse, c'est le retour à Rome et là, Pudens met une maison à leur disposition. Assez grande puisqu'elle abrite leur atelier et qu'elle sert aussi aux réunions des chrétiens dont le nombre croît rapidement. On voit donc que des liens étroits unissent Pudens et Claudia, Aquila et Sainte Priscilla.

 

A la suite des historiens, signalons en passant que l'usage de brûler les corps était général à Rome, excepté pour la Gens Cornelia.

Pudens et Claudia ne se bornèrent pas à ouvrir leur palais, maison, lieu de sépulture (catacombe) à l'Eglise naissante mais ils contribuèrent à propager la nouvelle doctrine dans les classes les plus élevées de la société.

 

Citons Pomponia Graecina, épouse d'Aulus Placitus, le conquérant de l'Angleterre, (et rappelons ici que Claudia est née en Angleterre). En 91, c'est la conversion d'Acilius Glabrio. Titus Flavius Sabinus, préfet de Rome et frère de l'empereur Vespasien, son épouse Flavia Domitille et leurs deux fils sont également chrétiens dès le ler siècle.

 

La conversion de Pudens et Claudia n'a pas été un événement isolé dans leur famille. Leurs filles sainte Praxède et sainte Pudentienne meurent martyres pendant le règne de Domitien (88). En 258, c'est au tour de Sainte Rufina et Sainte Seconda de donner le témoignage du sang.

 

On lit dans le martyrologue à la date du 27 octobre :

« A Capoue, en Campanie, naissance de Saint Rufo, évêque et martyr, qui étant de dignité patricienne a été baptisé avec toute sa famille par saint Apollinaire, disciple de Saint Pierre. »

 

Il est vénéré sous son patronyme Rufo, ce dont il ne faut pas s'étonner: Saint Massimo est de la Famille Massimi. Saint Cornelio est de la Gens Cornelia. Au Palais des Ducs Ruffo de Bagnara une chapelle lui est dédiée, ainsi qu’à St Joseph des Ruffo à Naples.

 

Enfin, parlons de la grande figure de Saint Cornelius, pape et martyr.

Juin 251- septembre 252: « Prêtre d'une rare énergie, Corneille fut élu Pape après un interrègne de 16 mois tant la persécution qui sévissait sous l'empereur Dèce était grave. Soutenu par son ami saint Cyprien, évêque de Carthage, il combattit le schisme de l'antipape Novatien. Il fut rapidement arrêté et exilé à Civitta Vecchia, puis décapité à Rome et honoré comme martyr. On le fête le 16 septembre ». (Encyclopédie Larousse)

 

Il fut inhumé dans la crypte de Lucine, au cimetière de Calixte qui a appartenu à la gens Caecilia, alliée des Cornelii. On y a retrouvé des inscriptions remontant à une très haute antiquité, portant le nom des Cornelii. Enfin, l'épitaphe qui orne la tombe de Saint Cornelius est écrite en latin, alors que celle des pontifes qui reposent dans la crypte papale sont rédigées en grec, langue officielle de l'Eglise. Rossi suppose qu'une grande famille a présidé à la sépulture du pape Corneille en un lieu où jadis avaient déjà été inhumés ses ancêtres.

 

Les reliques de saint Cornelius furent exhumées par le pape Adrien I et placées dans une église de Rome consacrée sous son vocable au VIIIe siècle. Puis transférées à Compiègne en l'abbaye bénédictine de saint Corneille. Et enfin au moment de la tourmente révolutionnaire, elles furent transportées en Belgique en 1793 où elles n'ont pas cessé d'être vénérées, particulièrement à saint Amand où on l'invoque comme protecteur des jeunes enfants.